lundi 28 janvier 2008

artiste et oeuvre d'art

Artiste et œuvre d’art???
Le concept artiste est pour certain une manière de nommer leur profession. Est-ce que d’autre l’utilisent plus pour flatter leur ego, se donner un style ou une personnalité? Comment un artiste peut-il dire qu’il est un artiste s’il ne se sent pas réellement artiste ? Peut-être que le concept artiste à encore trop de préjugés à son actif. Alors, quelqu'un qui produit des œuvres peut-il se sentir intimidé devant ce concept? Le terme artiste est nécessaire du moment qu’une approche au public est manifestée (ex : Vente d’œuvres, expositions etc.). Un artiste qui ne se considère pas réellement artiste est-il réellement artiste? Certaines personnes qui produisent des œuvres se sentent prétentieux quand ils veulent mettre un volet plus commercial à leur production. Ils se voient dans l’obligation de s’imposer le titre même s’ils ne l’acceptent pas. Une personne qui n’accepte pas ce titre fait-elle illusion d’être d’immature. Immature face à son art ou encore face à elle-même ? Les réponses sont personnelles à chacun ainsi que la portée du concept.

Comment définit-on une œuvre d’art? Une œuvre se définit-elle que par son public? Est-ce le jugement des spectateurs qui font d’une œuvre ce qu’elle est? Est-ce que c’est eux qui accordent ou refusent le statut d’œuvre d’art à une peinture? Nous pourrions tous être en accord sur ce qu'est une œuvre d'art, avoir tous les mêmes attentes et valeurs face à celle-ci, mais ne pas les sentir comblées par les mêmes réalisations. Donc, est-ce que ce qui distinguerait une œuvre par rapport à une autre serait les goûts et intérêts des spectateurs?

Un artiste qui ne se sent pas réellement artiste peut-il réellement produire des œuvres d’art?
Jonathan Mathys 28/01/2008

9 commentaires:

Pascal a dit…

Ton questionnement au sujet de l'art est très pertinent. Si tu me le permets, je pourrais te suggérer quelques lectures pour enrichir ces réflexions. Il existe une littérature assez vaste sur ces thèmes.

Pascal.(le prof. de philo fantôme)

Michel Arsenault a dit…

C'est une question complexe où ton commentaire relève d'une vision un peu cartésienne du monde.

Tu sembles supposer que le fait de se savoir artiste va être transmis au travail, à l'oeuvre de manière ontologique.

Première remarque.

Michel Arsenault a dit…

Je suis pour la conscience mais je me réserve le droit de puiser à même l'inconscient voire, à le provoquer. C'est une excellente façon de sortir des conditionnements mais ta définition pourrait laisser croire qu'une oeuvre où l'inconscient a contribué à la génèse pourrait avoir des parties qui ne sont pas artistiques. Et peut-être même que ce ne serait pas de l'art?

Deuxième remarque

Michel Arsenault a dit…

Ce qui me fait aboutir à ma troisième remarque.

Pour bien fonder nos commentaires, nous devons nous pencher sur la question de l'art et particulièrement sur ce que nous entendons exactement par ce terme.

Qu'est-ce que l'Art?

Je sais la question est vertigineuse...
Pourtant il faut lui faire face.

Je propose quelques éléments:

la notion de proposer un regard neuf à la fois sur un sujet et sur le moyen de transmettre le regard

L'utilisation des moyens sensibles pour exprimer le regard doivent bousculer les habitudes propres au contexte (peinture, sculpture, cinéma, etc.)

doit répondre à un besoin de divergence démocratique plutôt qu'égocentrique (ici ça peut être très ténu, j'en conviens).

À vous de proposer d'autres aspects

Jonathan_mathys a dit…

Je serais interessé par les suggestions de lecture du prof de philo fantôme dénommé pascal...

Jonathan_mathys a dit…

-L'art peut-elle porter plusieurs visions et perception?

-Une oeuvre prend-t-elle le titre d'oeuvre seulement quand elle est ouverte au public?

-Est-ce qu'être artiste signifie créer des oeuvre?

-Est-ce qu'être artiste signifie créer des oeuvres de conception forte et profonde?

-Un artiste peut-il ou est-il en réelle compétition avec lui-même ou les autres?

Pascal a dit…

Oh yeah..Là on tombe dans quelque chose de très intéressant...D'abord un mot à Michel: qu'est-ce que tu entends par inconscient? Il me semble que cette expression est un peu un vague...Je trouve aussi, le plus humblement du monde, que la vision de Jonathan est plus rationaliste que cartésienne. Il est aussi difficile de faire une analyse psychanalitique de l'oeuvre pour la bonne raison qu'à l'intérieur de cette conception, nous devons soumettre l'objet d'art totalement au sujet, qui n'est plus responsable de son action consciente. Notons que l'inverse est aussi malsain. Une approche trop rationaliste n'est selon moi pas plus souhaitable. Mais l'artiste ne doit-il pas bien manipuler le langage formel de l'art pour pouvoir exprimer adéquatement son «inconscient», justement? Sans le conscient et l'inconscient, l'objet d'art devient nécessairement autoréférenciel et sape sont présuposé de base...

Maintenant pour Jonathan. Tu pourrais lire La Naissance de la tragédie, de Nietzche. Dans cette oeuvre, il développe sont esthétique. Tout est là, en germe. Porte attention au figure d'Apollon et de Dionysos. Elles sont essentielles à la compréhension de son esthétique.

Bonne fin de semaine à tout le monde!

Pascal.

Jonathan_mathys a dit…

Moi jsuis plus troublé par la vision de Kant ...

Kant oppose le phénomène au noumène : les phénomènes constituent le monde tel que nous le percevons dont l'existence est au contraire indépendante de notre expérience, la chose en soi. Le noumène est du domaine de l’irrationnel ou plutôt du conceptuel. Il s'agit de tout ce qui existe et que la sensibilité du corps humain physique ne peut atteindre.

Selon Kant, tout ce que l’on voit est filtré par l’esprit. Est-il possible que ce soit l’esprit qui nous empêche de voir l’âme ? Serait-ce car nous sommes rationnels et que nous baignons dans un univers trop rationnel depuis notre tendre enfance?
(extrait de mon projet synthèse de programme en développement)

pourquoi ce ne serais pas la meme chose avec l'art? L'art c'est peut-être qu'un changement de perception face a nimporte quoi...
imaginons qu'une simple action banale puissent devenir artistique seulement en changant notre perception face à celle-ci...(simple élan de mon esprit)

Pascal a dit…

rebonjour,

Petite note: le noumène (négatif ou positif) ne peut pas être conceptuel et irrationnel à la fois, puisque le concept est essentiellement rationel. Et pour Kant, il est clair que la raison ne nous empêche pas de voir l'âme, au contraire. L'esthétique est essentiellement le domaine de la rationalité. Seul bémol: le génie. Il développe ce concept dans L'analytique du sublime, chap.49, que tu trouveras dans La critique de la faculté de juger que tu connais probablement déjà. Petite citation pour terminer: «L'âme, en un sens esthétique, désigne le principe vivifiant en l'esprit. Ce par quoi ce principe anime l'esprit, la matière qu'il applique à cet effet, est ce qui donne d'une manière finale un élan aux facultés de l'esprit, c'est-à-dire les incite à un jeu, qui se maintient de lui-même et qui même augmente les forces qui y conviennent». Critique de la faculté de juger, éd.J.Vrin, p.213

bonne tempête,

Pascal.